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  • #1150 Répondre
    Bernard
    Invité

    A cette question deux types de réponse ont été proposées :
    1. Les différences, lorsqu’elles sont comprises et acceptées, lorsqu’elles font l’objet d’une connaissance réciproque à l’issue d’un échange, peuvent être une source d’enrichissement et non de haine.
    2. Au contraire, lorsque chacun reste dans l’ignorance des différences de l’autre, les préjugés socialement construits sur ces différences réelles ou supposées, peuvent créer un sentiment d’insécurité et de peur qui peuvent conduire à la haine.
    A la réponse 1. on peut ajouter que :
    – On doit certes accepter la différence de l’autre mais doit-on aller jusqu’à accepter que l’autre impose sa différence, mettant fin par là au nécessaire dialogue sans lequel il n’y a pas de connaissance réciproque, et laissant ainsi la voie ouverte à la haine et la violence ?
    Ainsi la différence donne-t-elle un pouvoir à celui qui la revendique. Ce pouvoir peut se concrétiser dans la volonté de faire partie d’un groupe, d’une communauté.
    – La connaissance des différences ne permet pas toujours de conjurer la haine (exemples des Hutu et des Tutsi, des Serbes et des Croates, des Russes et des Ukrainiens).
    – La connaissance de l’autre demande un effort. La paresse devant l’effort peut ainsi être une cause de la haine qui s’établit alors.
    A la réponse 2. on peut ajouter que :
    – Cette ignorance de l’autre est aujourd’hui accentuée par les réseaux sociaux et les phénomènes de « bulles cognitives » qu’ils produisent, entrainant ainsi une polarisation de plus en plus forte de la société, qui peut conduire à la haine et la violence.
    – L’intolérance est aussi génératrice de haine. Elle est souvent basée sur les préjugés à propos des différences.
    – C’est l’incompréhension (des différences) qui engendre la haine. Mais la compréhension des différences ne suffit pas pour éloigner la haine. Il y faut des idées, des idéaux, qui transcendent les individus (un projet commun, un récit …)
    – Si au départ on veut éviter la violence, alors il peut y avoir refoulement qui peut engendrer la haine. Ainsi il vaut mieux avoir une communication ouverte (vider son sac) pour laisser libre cours aux germes de violence qui apparaitront mais qui permettront ainsi d’évacuer la haine.
    – Pour tenir la haine à l’écart, Il faut se construire une identité personnelle forte et accepter d’être altéré par l’autre, par la différence de l’autre.
    Il y a deux façons de penser la question des différences dans la société :
    La première consiste à dire que nous sommes tous semblables car tous humains. Il y a ainsi un universel qui relie les êtres humains entre eux, ce qui leur est commun est plus important que ce qui les différencie. Dès lors les discriminations dont peuvent être victimes certains individus doivent être résolues en faisant appel aux principes universels d’égale dignité. Dans cette perspective les individus doivent s’émanciper des préjugés basés sur leurs différences. Ils demandent ainsi à la politique un droit à l’indifférence.
    La deuxième consiste à considérer que nous sommes tous différents, que nous appartenons tous à une ou plusieurs identités collectives (ethnie, religion, orientation sexuelle …). C’est par l’affirmation de ces identités que nous pouvons mettre à jour (que nous rendons visibles) les discriminations dont nous sommes victimes, et que nous pouvons ainsi lutter contre ces discriminations. Les individus demandent ici à la politique un droit à la différence.
    Le « wokisme » fut évoqué comme relevant de cette deuxième façon de penser la société.
    Il est remarqué que le regroupement en communautés, dans lesquels les individus se sentent en sécurité, ne conduit pas nécessairement à la haine entre communautés, si celles-ci interagissent et ne se ferment pas sur elles-mêmes.
    N’hésitez pas à réagir à cette tentative de rendre compte de notre discussion, pour la compléter ou la corriger, ou y réagir.

    #1151 Répondre
    Urlacher Manuelle
    Invité

    A ce compte rendu de discussion,

    J’appuierais sur le fait qu’il est nécessaire d’accepter d’être altéré par l’autre.

    Puis j’ajouterais,
    Quand les différences engendrent la haine,
    cela peut signifier qu’il y a quelque chose en soi que l’on a pas ou mal intégré.

    Enfin, l humain aurait intérêt à observer davantage le monde animal. Les chevaux sont un très bon exemple, où les rapports de force dominés/dominants engendrent bien des heurts

    “La différence engendre la haine” disait tout simplement Stendhal

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