Résumé de la discussion du 6 septembre 2025 animée par Damien
Qui serait légitime pour juger ? Car le jugement et la justice apparaissent au quotidien. Dans les tribunaux, les jugements populaires et individuels. Que ça soit dans l’acceptation ou la contestation d’un jugement, la question reste similaire : comment pouvons déterminer la légitimité du jugement et de celui ou ceux qui le prononcent ?
1 – Qui juge et qui est jugé
Tout d’abord se pose la question des formes de justices existantes.
En partant de forme plus démocratique et populaire avec les jurés ou les assemblées établissant des jugements, nous pouvons remonter à des formes plus sélectives de justice.
Dans le système français, ce sont des magistrats et des juges qui ont la légitimité de juger.
Mais on pourrait aussi prendre l’exemple de roi ou du dictateur qui serait seul légitime ou légitime par-dessus les autres.
Il y a donc eu plusieurs formes de légitimité, plus ou moins reconnu, plus ou moins directes qui ont pu exister dans le temps. Certaines qui pouvaient sembler évidentes, d’autres contesté et d’autres qui s’affrontent.
De la même façon, là où il peut paraitre évident que ce sont les citoyens qui sont jugés, il est noté que nous avons déjà pu voir dans l’histoire des animaux être jugé et que la définition de qui est justiciable ou non a été mouvante.
Il existe donc plusieurs formes différentes de légitimité qui peuvent se construire
2 – Établir une légitimité
Il est donc nécessaire de se demander comment se constitue une légitimité ?
C’est-à-dire quelle structure, notamment politique, détermine qui peut juger. Les structures démocratiques priorisent la légitimité du peuple à travers une légitimation directe ou a travers des systèmes de représentations.
Cette construction est soumise à la difficulté de vouloir représenter au mieux les différentes positions et la volonté de faire le « bon choix ».
Certaines positions peuvent paraître plus légitimes que d’autres, particulièrement avec la notion d’expertise. En effet, sur une question technique, il peut être plus pertinent de demander à un expert son avis qu’à un ensemble de personne non-connaisseuses.
C’est aussi la rencontre de différentes conceptions de ce qui est juste, qui vont chercher un terrain d’entente pour trouver cette justice où se retrouveraient les différentes sensibilités.
Ainsi, la légitimité serait un jeu d’équilibre qui se construit entre les différentes parties prenantes à travers différents processus de légitimation.
3 – Fragilité et temps de construction
Cependant, ces processus sont soumis à deux contraintes. Tout d’abord, ils peuvent être réfutés. On peut considérer qu’une personne n’est plus légitime pour nous représenter. Ou qu’une action considérée comme illégale soit plus légitime que le respect de la loi. Cette contestation et remise en question de ce qui est ou non légitime est un processus qui s’inscrit dans le temps. En partie parce que ce qui peut être jugé comme illégitime a un moment donnée pourra être légitimé rétrospectivement.
Et aussi parce que la construction, la contestation, la remise en question et l’évolution des lois sont des processus qui prennent du temps. Il existe des voies de recours officielles, de remise en question, mais qui ne seront-elles-mêmes légitime que si ceux qui peuvent y recourir les considère comme efficace et comme convenant à leurs propres conceptions.
Conclusion
Pour finir, il semble donc que la construction de la légitimité peut prendre de multiples formes et que la forme démocratique est un processus de chaque instant, ou l’ensemble des parties travaillent à la construction de ce qui est juste. En discutant, en confrontant nos intérêts divergeant pour trouver ce qui nous rassemble et construire collectivement aujourd’hui ce qui fera la légitimité de demain. En ce sens, « seule la discussion est légitime pour définir ce qui est juste ».